Dans l’atelier de TM – Épisode 2 : Géométrie sur cinq lignes
TM, 刻まれた史書 (Chronique Gravée / Engraved Chronicle), 2025, composition visuelle numérique
(Une autre œuvre de TM, “Géométrie s’éveillant doucement”, se trouve ici.)
(Tous les liens ci-dessous renvoient vers des pages en anglais.)
Du numérique, de l’Irlande, et d’Okinawa
Les médias semblent porter attention au mot « numérique »,
mais je pense que ce que ce mot évoque chez beaucoup est bien différent de notre réalité.
Quand nous disons « nous créons de la musique de façon numérique, sans instrument »,
on imagine sans doute des timbres numériques, des phrases sonores numériques.
Mais ce n’est pas cela que nous entendons.
C’est simplement une option parmi d’autres, une manière de travailler
et non une limitation.
Par exemple, j’adore la musique folklorique, et elle m’influence beaucoup :
Bali (comme dans « Bali Bach »),
Afrique de l’Est (Equatorial Deliverance),
Perse (Middle Of Insouciance),
Irlande, Okinawa, Bulgarie,
Ukraine (North At Defining Moments).
L’Irlande et Okinawa en particulier sont des lieux très spéciaux pour moi,
car je les ai visités plusieurs fois, et ils m’ont marqué profondément.
Je ne l’utilise pas toujours de façon littérale dans mes compositions,
mais leur esprit est là.
Mon champ d’influence est vaste dans le temps aussi :
la musique française moderne m’a marqué, bien sûr,
mais aussi le Japon de l’ère ancienne, la Russie, l’Autriche,
et même le chant grégorien.
De plus, TI est influencé par d’autres courants, et je crois que divers éléments se croisent.
Le creuset culinaire de Tokyo
Dans le Japon d’aujourd’hui, notamment à Tokyo où j’ai grandi,
on trouve des restaurants de toutes les cuisines régionales du monde.
On pourrait penser que la cuisine japonaise est le centre,
et les cuisines étrangères viennent en marge —
mais j’ai l’impression que, pour beaucoup, même la cuisine japonaise
est juste une option parmi d’autres.
Elle est diverse, sans véritable centre.
On ne sait même plus très bien ce qu’est « le » japonais.
Ma perception de la musique est peut‑être proche de ça :
la diversité est l’environnement dans lequel je me sens le plus à l’aise.
Dans ce sens, l’uniformité de la société japonaise me pèse énormément.
Donc, quand je dis « musique numérique »,
ce que j’entends est plutôt « capacité à manier de vastes possibilités, à combiner librement ».
Observer la portée au microscope,
et déplacer les notes à la pince
En composant, j’utilise un élément fondamental : la nature analogique de la portée musicale.
L’application me permet d’exporter directement les données MIDI,
mais ce sur quoi je travaille demeure analogique, peut-être même géométrique.
Un autre trait de FMT pourrait être la richesse de timbres analogiques.
Par exemple, Le Cube Dans Mon Rêve utilise principalement piano, EP, guitare acoustique, marimba, cordes…
Dès le stade initial de composition, j’ai souvent voulu que les sons électroniques soient secondaires.
TI comme moi utilisons très peu le cut-up ou les boucles.
Pour Cube 3 , le thème était le collage, mais j’ai fait ce collage dans la partition.
Pour Cube 4 , le thème était le temps variable, mais j’ai joué cela au sein de la partition.
J’aime travailler comme si je regardais au microscope et déplaçais les éléments avec des pincettes…
comme dans In The Mirror, où tout est symétrique.
TI peut l’aimer encore plus peut‑être.
Cela pourrait être relié à la culture artisanale japonaise,
et je me sens aussi très en résonance avec les cultures d’artisanat méticuleux d’Europe : Suisse, Allemagne, France.
Mais je suis maladroit, alors les opérations physiques avec des pincettes ne sont pas mon fort…
Si on me le demande, je m’y perds un peu (rire).
Traiter l’analogique dans le numérique,
adopter une méthode analogique dans un monde numérique.
La coexistence de l’analogique rendue possible par le numérique.
Bon, je suppose que ceux qui comprendront tout ce casse-tête
seront ceux qui sont déjà de vrais interlocuteurs.
Oh, au fait, l’image en tête de l’article est une œuvre créée spécialement pour ce texte.
Je ne sais pas si je pourrai le faire à chaque fois… mais j’aimerais bien. (rire)
À suivre
(この記事は元を日本語で書きました。今回は実験的に、原文をここに残しておきます。
貼ってあるリンクはいずれも英語版です。)
TMのアトリエにて。第2話:五線上の幾何学
デジタルと、アイルランドと沖縄と
メディアにはデジタルというところに注目していただいているようだが、
おそらくデジタルという言葉がイメージさせるものと我々の実態は随分違うだろうと思う。
僕達が「楽器を使わずにデジタルで音楽を作っている」と言うのは、
デジタルっぽい音色でデジタルっぽいフレーズの音楽を作っている
というイメージがありそうだが、
そうではなくて、それもあくまでほんの一つの選択肢として見て、
もっと広く扱うという意味だ。
例えば、僕は民俗音楽が大好きで、かなりの影響を受けている。
バリ(Bali Bach という曲とか…)、東アフリカ(Equatorial Deliverance)、
ペルシア(Middle Of Insouciance)、アイルランド、沖縄、ブルガリア、
ウクライナ(North At Defining Moments)など。
特にアイルランドと沖縄は、何度も行っている僕にとって特別な場所でもあり、
影響は大きい。
必ずしも音楽的に表面的にそのまま使ったりはあまりしていないが。
時代的にも幅広く、近代フランス音楽の影響も大きいが、それだけでなく、
近世の日本やロシアやオーストリア、グレゴリオ聖歌などにも強い影響を受けている。
さらに、TIは別の影響を受けているし、色々な要素があると思う。
東京のレストランの坩堝
最近の日本の、特に僕が生まれ育った東京などでは、
ありとあらゆる地域の料理のレストランがある。
日本食が中心にあって、その他大勢として他国料理があるというよりは、
そういう認識の人もいるかもしれないが、
日本料理でさえ、選択肢の1つという感覚が強い。
しかも日本料理こそ多様で、中心は存在しない。
どこからどこまでを日本料理と呼ぶかもよくわからない。
音楽における僕の感覚はそれに近いかもしれない。
多様性は僕にとって最も落ち着く環境とも言える。
(そういう意味で、日本社会の同質性は居心地が大変悪い。)
なので、デジタル音楽と僕が言っているのは
「幅広いものを扱えて、勝手に組み合わせたりもできる」
という意味に近いのだろう。
顕微鏡で見ながらピンセットで
音符を動かすアナログさ
実際、僕が作曲している時に活用しているのは五線譜のアナログさだ。
そのアプリによってMIDIデータを直接的にエクスポートできるが、
やっていることそのものはアナログであり、幾何学的かもしれない。
また、アナログの音色の多さもFMTの特徴の1つかもしれない。
Le Cube Dans Mon Rêve なんて、ピアノ、エレピ、アコースティックギター、
マリンバ、ストリングスが中心だし…。
元々の作曲段階からの想定として、電子音はあえて脇役にしている。
カットアップやループはTIも基本的にほとんど使っていない。
Cube 3 はコラージュがテーマだけど楽譜上でコラージュをしただけだし、
Cube 4 は可変の時間がテーマだけどこれも楽譜上で時間を操作している。
なんなら「顕微鏡で見ながらピンセットで動かす」ような作業が好き…。
1曲の全てを対称で作ったIn The Mirror とかね。
TIの方がもっとかもしれないが。
日本の職人文化に根底では繋がっているものかもしれないし、
スイスやドイツやフランスなどの緻密で繊細な職人文化にも
強い共感を覚える。
ただし、僕は不器用なので、フィジカルなピンセット作業は苦手である。
そういうことを依頼されても困るので…。(笑)
アナログをデジタルで扱う。デジタル世界でアナログなやり方。
デジタルだからできるアナログとデジタルの共存。
まぁ、こんなややこしい話まで理解してくださる方々は
真の理解者に限られるだろうとは思うが。
あ、ちなみに、一番上にある画像作品は、この記事のために作ったものです。
毎回できるかなぁ…できる気がしないけど…。(笑)

Commentaires
Enregistrer un commentaire