Cube 1: Le Déclencheur




DONNÉES DU MORCEAU

Outil de composition : MuseScore 3, Studio One 6.5 Professional
Outil d’enregistrement (STAN) : Studio One 6.5 Professional
Nombre de pistes : 29
Sources sonores : Presence XT, Impact XT, Sample One, MaiTai
(toutes les sources sonores intégrées de Studio One)
Période de composition et d’enregistrement : du 16 septembre 2023 au 3 avril 2024
Numéro d’opus : 107
Tonalité principale : aucune
Gamme principale : inconnue
Signature rythmique principale : 4/4
Tempo principal : de 72 à 75 battements par minute




Traduction des mots de TM (écrits à l’origine en anglais)

Expressions uniques à la manière de Paul Cézanne


Cette œuvre, Cube 1: Le Déclencheur, est la première pièce du projet intitulé Le Cube Dans Mon Rêve.

J’ai voulu lui donner une qualité « impressionniste » — autrement dit, créer une beauté moderne et originale, un peu décalée, parfois teintée de trouble mental, en rompant partiellement avec les règles classiques ou romantiques.

Ce morceau est conçu comme une ouverture à une suite, qui se poursuit avec Cube 2 — c’était une proposition de TI.


Ainsi, Cube 1 et Cube 2 étaient initialement conçus comme une suite. Nous n’avions pas prévu de poursuivre avec les autres Cubes (du numéro 3 à ce qu’ils pourraient devenir par la suite).

Par analogie avec la peinture, on pourrait dire que Cube 1 correspond à Paul Cézanne, qui a profondément influencé les artistes cubistes. L’innovation de ses perspectives et de son traitement des textures se reflète ici dans l’échelle étrange, l’absence de tonalité claire et la manière dont les motifs sonores se développent.

Quand j’ai utilisé le mot « impressionniste », c’était dans le sens lié aux beaux-arts, et non à la musique. En effet, le terme « impressionnisme » en musique ne m’a jamais vraiment parlé — même si, dans une œuvre ultérieure (Cube 6), nous explorerons une forme de développement à partir de l’impressionnisme musical.


La séquence des motifs est volontairement floue : on a l’impression qu’ils se répètent, mais il est difficile de déterminer exactement ce qui est répété. Cette ambiguïté rappelle l’approche de Paul Cézanne, notamment dans la manière dont les éléments semblent mal situés dans une perspective définie.


Le motif central — que j’appelle le motif Cézanne — commence par un mi bémol (puis un mi), et comprend à la fois une tierce majeure et une tierce mineure (sol et sol bémol). On pourrait croire que la signature rythmique est du 6/8, mais elle est en réalité notée en 4/4, ce qui rend la progression plus imprévisible et plane que dans la musique « normale ». Et par « normale », j’entends ici la musique qui correspond à la peinture réaliste.

De même, une section plus loin dans le morceau commence avec un motif qui semble clairement annoncer une suite logique — mais qui ne se concrétise jamais. Cette attente repose sur une forme de reconnaissance inconsciente de schémas musicaux « typiques ». La rupture de la perspective linéaire chez Cézanne se reflète dans cette approche : le spectateur croit anticiper des formes, mais celles-ci ne se réalisent jamais comme prévu.

Il se trouve que j’ai récemment lu un ouvrage de sciences cognitives qui aborde ce sujet, connu sous le nom de Berkeley’s Puzzle. Il s’agit de Perception, Causation, & Objectivity, édité par J. Roessler, avec des textes de H. Lerman et N. Eilan, publié chez Oxford University Press (2011). Ce qui m’a amusé — et fasciné —, c’est que l’image de couverture représente Nature morte avec pommes et poires de Cézanne. Je l’ai choisi parmi plusieurs éditions rien qu’en la voyant, devinant immédiatement pourquoi ce tableau avait été choisi. Et en l’ouvrant, j’ai découvert que les trois auteurs étaient tous affiliés à l’université dont je suis diplômé. Ce fut une petite surprise inattendue, comme je n’en avais jamais eue avec un livre.


Petit rappel, proposé par l’intelligence artificielle :

« Cézanne, peintre français, cherchait à dépasser les toiles impressionnistes qui tentaient de capturer les reflets éphémères d’un moment.  Il visait une peinture aux volumes solides et à la force durable, affranchie des conventions artistiques classiques. Son travail a profondément influencé l’art du XXe siècle, notamment le cubisme. Souvent qualifié de “père de la peinture moderne”, Cézanne continue d’inspirer artistes et amateurs d’art par son exploration de la forme et de la couleur. »


Pour moi, FMT ressemble un tout petit peu à Cézanne… dans le sens où il semblait croire que les techniques traditionnelles de perspective et de texture ne lui convenaient pas, et qu’il a suivi une voie personnelle, différente et singulière. C’est dans cet esprit que j’ai conçu les motifs, les phrases et les harmonies de cette œuvre.

Cela dit, aucune de ses œuvres ne semblait parfaitement correspondre à l’image visuelle de cette pièce. Comme montré en haut de cette page, l’élément visuel choisi provient de Temps et Regard, une œuvre de CT, qui commente cela ci-dessous.


TI a intégré de nombreux sons de cloches synthétiques, à partir des suggestions de CT.

Elle avait imaginé une atmosphère rêveuse pour l’ensemble de la série, et il a commencé à explorer cette direction dès Cube 1.

Il a également apporté un soin particulier au traitement de la grosse caisse, qu’il a rendue plus tendue et précise grâce à un gating appliqué par étapes.


CT a décrit cette pièce comme « là où tout commence et où tout revient ». Elle évoque une ambiance mêlant glamour plein d’espoir et anxiété, ainsi qu’une forme de beauté primitive, située entre la sérénité et la folie :
« Solemnité et légèreté. Mystère adorable. Joie primitive.
Entre la lucidité et la folie. Sérénité avec l’énergie de destruction. »
C’est dans cet esprit qu’elle a choisi l’image « Main avec bague » comme symbole du commencement. Ce petit dessin est un fragment d’une œuvre qu’elle avait déchirée il y a 23 ans. Le montrer à nouveau a déclenché un processus de réparation : les fragments ont été réunis pour former une nouvelle œuvre, Temps et Regard.


 

Commentaires

Articles les plus consultés